Le Poulailler

La Prairie Poulailler

Origine du projet

Des travaux ont été entrepris dans le corps de ferme en 2013. De nouvelles toilettes ont été installées… dans le poulailler ! Les poules ont donc déménagé. Elles ont transitoirement élu domicile dans l’étable… Juste le temps nécessaire aux membres du CEC de penser et de créer un nouvel espace rien que pour elles ! Joindre l’utile à l’agréable, c’est généralement ce qui motive le plus les participants aux ateliers d’aménagements monumentaux ! Au mois de juin 2013, les animateurs proposaient aux enfants les premiers temps de réflexion sur le sujet… Croquis et maquettes ont rapidement pullulé : habitat en forme de poule, en forme d’oeuf, en forme de poêle… Les idées ne manquaient pas.

Au-delà de la forme, les enfants ont évoqué différentes techniques : le bois, la terre, la brique, le béton… Certains voyaient même une structure recouverte de pelouse et enfouie dans une prairie. Au début de l’été, l’intervention de Cicio Oliveiro (référent extérieur, artiste et ami de La Prairie) a permis de canaliser les idées et les propositions.

Sur base des croquis existants, un nouveau plan a été dessiné. Il mixait différentes idées. La structure qui a trouvé place dans la prairie des chèvres et des vaches devait selon la position de son observateur tantôt rappeler la forme de l’oeuf, tantôt celle de la poule. Il a fal¬lu également penser à y permettre l’accès aux pigeons. Suite à un désir exprimé par les enfants, quelques plate-formes imaginées sur la structure permettent aux chèvres d’escalader le poulailler et de s’en servir comme terrain de jeu.

La construction

C’est la technique du voile de béton qui a été choisie pour entreprendre en grand la réalisa¬tion du poulailler. Cette technique, bien connue à La Prairie, permet une grande liberté d’expression. Elle consiste à projeter du béton sur un treillis métallique. Le treillis est facilement modulable selon les envies et les besoins de ses concepteurs. La concrétisation du projet a occupé les membres du CEC durant tout l’été. En amont aux stages, les animateurs ont coulé une dalle de béton sur laquelle le nouveau pou¬lailler a été érigé.

Une structure en fer à béton a d’abord été installée avec le concours de Roberto Oliveiro et de grands jeunes désireux d’apprendre à souder. La structure soudée a été ensuite grillagée. Un travail de longue haleine puisque 9000 attaches ont été nécessaires pour donner assez de rigidité au grillage pour accueillir le béton.

L’étape suivante était particulièrement physique puisqu’il a fallu remplir les zones grillagées de plusieurs tonnes de béton. Un travail harassant et titanesque réalisé durant de grosses chaleurs avec une dizaine d’ados très motivés. S’en sont suivies les longues séances de plafonnage. Pas moins de 30 tonnes de béton ont été utilisées durant l’été.

La décoration

En marge du travail manuel proposé aux jeunes, l’équipe a animé des temps de ré¬flexion sur le devenir du poulailler. Enfants et jeunes ont eu le loisir d’imaginer et de concep¬tualiser la décoration intérieure et extérieure de la structure. Brainstormings, dessins sur papier et directement sur la structure ont été réalisés. Les idées et envies se sont bousculées. Elles ont commencé à se concrétiser à l’automne. Des fresques murales sont venues habiller l’intérieur du poulailler. En novembre 2013, les poules ont pu élire domicile dans leur nouvel habitat. Les travaux d’aménagement ont repris au printemps 2014. Il s’agissait essentiellement d’imaginer un habillage extérieur au poulailler pour l’intégrer au mieux dans son environnement.

L’aménagement de l’espace s’est poursuivi durant les beaux jours. L’équipe a pu compter sur la collaboration des enfants qui ont fréquenté la ferme durant l’été. La tâche était essentiellement orientée vers l’habillage extérieur de la sculpture. A l’accou¬tumée, l’équipe a d’abord pris en considération les avis et les envies des enfants en la matière. Elle s’est ensuite faite accompagner par l’artiste Roberto Oliveiro pour coucher sur papier le projet de réalisation. Il a fallu opérer à des choix parmi plusieurs techniques et différentes orientations artistiques. Il aura été finalement question de peinture et de mosaïque. Assez naturellement, il a été décidé de créer de nouvelles sculptures / montoirs pour les chèvres afin de mettre en évidence le poulailler. La même technique a été utilisée (voile de béton) afin d’imaginer des formes légères et aériennes.

La finition

En 2015, l’habillage extérieur a été finalisé. La porte a pris des allures de bande dessinée. On y retrouve un mix des idées d’enfants qui avaient imaginé présenter le poulailler comme une usine à oeufs… Gags en pagaille sont à découvrir sur « l’oeusine ». Le dessus du poulailler a également été retravaillé. On y voit apparaitre un ciel peint en acrylique ainsi qu’un rappel de la mosaïque sur le chapeau de la structure.

Projet mobilier

Aménagement monumental

Le projet mobilier est né d’un besoin d’aménager l’espace du paddock. Cet endroit ouvert permet aux enfants d’approcher le cheval.

L’idée

Des croquis ont été dessinés et la sculpture a démarré. Faire des dessins et avoir une certaine réflexion dans la démarche créative – il est intéressant durant cet étape de se poser différentes questions. Comment, pourquoi, pour combien de temps…?

Premièrement les matériaux

  • de l’izomo en gros bloc ( 10 x 100 x 174 )
  • de la fibre
  • de la résine
  • du durcisseur
  • de la colle d’os
  • du gel cote
  • pigment avec durcisseur et vernis de carrosserie pour la mise en couleur

Les outils

  • scie, couteau, cutter et brosse, papier de verre pour les finitions (partie sculpture)
  • pinceau pour la colle d’os, casserole pour chauffer (protection du polyester)
  • pinceau pour le gel cote – acétone et diluant pour le nettoyage, bassin. Finition au papier de verre (aide à l’adhésion de la fibre)
  • petits rouleaux de peintre pour mettre la fibre, gants, bassin (installation de la fibre)
  • pinceau acétone et diluant pour le nettoyage, bassin ( mise en couleur de la sculpture)

Ensuite attaquer la phase de sculpture. Pour la finition des formes, rendre lisse la sculpture, utiliser du papier de verre.

L’étape suivante, préparer la colle d’os qu’il faut peindre sans oublier aucun espace sur la sculpture. Petite astuce : ajouter des pigments d’une certaine couleur pour distinguer les parties protégées des parties pas encore faites.

Puis vient l’étape de couche de gel cote, produit qui permet de faire mieux adhérer la fibre à la sculpture. Faire une finition avec un posage doux et très fin.

L’application de la fibre ; préparer les produits « durcisseur » pour l’application des bandes de fibres et l’acétone pour le nettoyage du matériel. Préparer à l’avance quelques feuillets de fibre d’une dimension de A5 environ, suivant la sculpture, la surface pourra évoluer.

Mobilier Aménagement monumental

Avec un petit rouleau mettre les bandes de fibres sur la sculpture, travailler de manière rapide car cela sèche assez vite. Voilà pourquoi il vaut mieux avoir préparé son matériel. On peut mettre plusieurs couches en superposition pour renforcer un endroit, garantir la longévité de la sculpture.

L’étape qui suit, la mise en couleur. Là aussi préparer vos pigments vos pots et vos pinceaux car il faut agir assez rapidement. Les mélanges de couleurs sont possibles mais il vaut mieux les préparer. L’application des couleurs se fait de la même manière que si c’était de la peinture à l’huile. Une fois la sculpture peinte, une couche de vernis spéciale (type carrosserie) est à appliquer. Une couche de durcisseur peut aussi être mise avant le vernissage de la sculpture.

Les différentes étapes sont ici résumées rapidement. Elles sont le fruit d’une longue expérimentation où des essais, des erreurs ont permis la création d’une certaine marche à suivre. Elles vous sont mises en ligne pour information.

Un premier projet sur le polyester fut la recherche de mobilier pour la plaine, le paddock et le marché. L’image de la ferme reste présente dans la créativité du CEC. Dans un second temps, plusieurs toboggans ont été construits pour les petits et les plus grands. Ils ont été disposés sur des buttes de terres qui organisent le terrain d’aventure. Ils apportent une touche de couleurs sur l’espace de jeux.

Le Montoir à cheval

Montoir chevaux

Le Montoir à cheval qui permet l’accès à l’équitation pour les personnes moins valides, était devenu en piteux état. Le bois étant pourri, il n’était plus possible d’aider les handicapés pour la monte à cheval.

Dans ces conditions, le projet montoir est devenu un projet d’intégration puisque les usagers du centre de jour L’ENVOL ( centre d’accueil pour personnes moins valides) ont collaboré activement à la réalisation du montoir.

Dans un premier temps, des croquis et des plans de réalisations ont permis de visualiser les besoins et les aménagements indispensables pour les personnes à mobilité réduite….

Premièrement les matériaux :

  • de polystirène en bloc ou grosses plaques
  • de la fibre
  • de la résine
  • du durcisseur
  • du gel coat
  • coloration du pigment

Les outils :

  • scie, couteau, cutter et brosse, papier de verre pour les finitions (partie sculpture)
  • pinceau pour la colle d’os, casserole pour chauffer (protection du polyester)
  • pinceau pour le gel cote – acétone et diluant pour le nettoyage, bassin. Finition au papier de verre (aide à l’adhésion de la fibre)
  • petits rouleaux de peintre pour mettre la fibre, gants, bassin (installation de la fibre)
  • pinceau acétone et diluant pour le nettoyage, bassin ( mise en couleur de la sculpture)
Montoir chevaux Aménagement

Attaquer la phase de sculpture dans le polystyrène et d’assemblage éventuel. Pour la finition des formes, rendre lisse la sculpture, utiliser du papier de verre.

Isoler la sculpture

Puis vient l’étape de couche de gel coat.

L’application de la fibre ; préparer le produit « durcisseur » pour l’application des bandes de fibres et l’acétone pour le nettoyage du matériel. Préparer à l’avance quelques feuillets de fibre d’une dimension de A5 environ suivant la sculpture, la surface pourra évoluer.

Avec un petit rouleau mettre les bandes de fibres sur la sculpture, travailler de manière rapide car cela polymérise assez vite. Voilà pourquoi il vaut mieux avoir préparer son matériel. On peut mettre plusieurs couches en superposition pour renforcer un endroit, garantir la longévité de la sculpture.

Pour chaque étape un ponçage s’impose.

Remarque : bien ventiler la pièce
ATTENTION : dosage très mesuré car mélange inflammable !

L’étape qui suit, la mise en couleur. Là aussi préparer vos pigments , vos pots et vos pinceaux car il faut agir assez rapidement.
Les mélanges de couleurs sont possibles mais il vaut mieux les préparer. Aucune limite au niveau de l’expression des couleurs, on peut peindre avec une multitude de matériaux.

Les différentes étapes sont ici résumées rapidement. Elles sont le fruit d’une longue expérimentation ou d’essais, d’erreurs qui ont permis la création d’une certaine marche à suivre.

Elles vous sont mises en ligne pour information.

L’abris du cochon

Abris Cochon

Voile de béton, une porcherie en forme de cochon…

Etat de la demande

La demande est claire : donner un signe fort, une présence à l’un des accès de la ferme.

Cette construction n’a donc pas seulement une raison fonctionnelle (abriter un cochon), mais il faut aussi qu’elle réponde à des exigences esthétiques, devenir signes pour transformer un lieu accessoire en une entrée évidente et attirante.
Il y a donc un double besoin qui n’avait pas été identifié clairement au départ. Chacun peut ainsi se rendre compte que dans une démarche de création, il est essentiel de tenir compte de la fonction de chaque chose.
Il faut aussi se mettre dans l’œil du spectateur : Quelle interpellation, quel choc désirons-nous créer… ?
Il s’agit ici de donner une présence forte, il ne faut pas seulement fabriquer un » ajout » à une structure existante, mais répondre à un besoin. Ceci est un garant pour que le projet perdure, qu’il se poursuive après ce temps fort du chantier, motivé par l’envie qui est le moteur essentiel de toute action.
Un questionnement est ici apparu sur la notion de projet d’équipe. » Jusqu’où peut-on aller ? « . Ce chantier est une nouvelle étape dans le cheminement créatif. On dépasse la réalisation individuelle en atelier, pour passer à la dimension plus architecturale et communautaire.. Cette solidarité, ce rassemblement autour du rêve d’un animateur (porté par les projets des enfants), cela ne se retrouve pas souvent dans le domaine culturel.
Il a lieu ici peut-être parce que nous sommes dans un environnement paysan. C’est quelque part » une solidarité paysanne ».

Ressentir ce genre de chose est impayable, c’est la richesse de ce genre de rencontres, c’est l’inattendu qui apporte un plus, un dynamisme qui permet d’aller plus loin. L’art, ce n’est rien d’autre que cela. C’est aussi et surtout de sentiments qu’il est question, c’est une expérience de vie. On est à cent lieux de l’art rébarbatif développé par certaines élites bien pensantes.

L’art, c’est aussi pouvoir se payer le rêve d’un animateur, le rêve d’enfants. Ici, c’est permis et il est parfois utile de s’en rendre compte. Pour arriver à réaliser ce qui va se monter, il faut une ambiance comme sur ce lieu de formation. C’est une manière de rester logique avec les propres options de ce lieu. Finalement, c’est toute la notion de projet qui est travaillée en profondeur. Pour marcher, un projet doit être bienvenu, il doit partir du désir.

Ensuite, il y a toute la part technique dont il est essentiel de tenir compte. Il y a, à la fois, le respect de ce qui a été fait, de ce qui existe. Pour aller plus loin, il faut pouvoir tenir compte des contraintes et des libertés. Il faut se poser la question primordiale du » de quoi s’agit-il ? « , faire l’état de la demande.

Il faut que cela soit clair pour nous pour que ce soit clair pour les autres. Quand on arrive à définir tout cela, régler un problème en cours de route devient facile, compréhensible par tous. Après cette mise au point, cette expression du sens de cette formation, ce qu’on vient y chercher, l’état des ressources qu’un tel endroit peut prodiguer, une visite des espaces de la ferme était nécessaire pour définir le lieu d’implantation de cette construction.

Sur le terrain

L’après-midi fut consacrée à la mise en route du chantier de la porcherie. Il s’agit bien de mettre au jour une présence forte, pas seulement un ajout… Il faut que cet élément fabriqué soit moteur et pousse à des prolongements, des suites.

Il y a aussi toute la question du regard des autres, l’œil du spectateur, quelle interpellation désire-t-on susciter…?
En effet, cette construction doit avoir un impact, c’est un défi qui sera visible longtemps par le défilé d’enfants et d’adultes qui se succède sur le site. Il faut aussi qu’une unité, un consensus se dégage, afin qu’une idée devienne l’objet de tous, un projet. Plusieurs axes d’actions se sont ainsi dégagés .

aménagement cochon

Dans un premier temps, la mise à jour des besoins et de l’identification des limites pour cette réalisation. Plusieurs maquettes en argile avaient été réalisées par des groupes d ‘enfants et l’équipe d’animateurs concernant cette construction. Le partage des avis sur ces réalisations en lien avec le choix des enfants a porté sur une maquette représentant une tête monumentale de cochon qui servirait d’abri. Ce temps d’échanges fut suivi d’un débat sur le choix des matériaux. Diverses techniques furent évoquées. Le polyester est assez cher, pas vraiment adapté au lieu et est une technique déjà maîtrisée par l’équipe ; le bois est un matériau qui sera vite détruit par l’animal…Comme l’équipe désirait aborder une nouvelle technique, ce fut une construction en voile de béton qui a été retenue.

Choix du lieu d’implantation : Il fallait encore choisir le lieu. Le second accès des enfants à la ferme semblait faire l’unanimité puisqu’il permettait à la fois d’être proche de la ferme et de valoriser une entrée de la ferme. Au niveau du terrain, cette construction viendra s’adapter en prolongement d’un bâtiment en bois destiné aux chevaux. Il s’agit donc de prolonger un volume existant.

De plus, dans ce lieu d’accueil que constitue La Prairie, il y a un autre défi : faire de ce qui sera créé durant ce temps de travail intensif, le projet de tous pour lui assurer un suivi, un avenir. Plusieurs limites sont toutefois apparues à l’implantation de cette construction : Il fallait laisser un passage pour l’accès occasionnel des charrois agricoles (plateau de foin et de paille, tracteur agricole, accès pompiers…) ; étudier l’espace pour 2 animaux maximum ; prévoir un nettoyage aisé des lieux en prévoyant un accès à hauteur d’homme…

Après une brève recherche de matériaux (dont nous disposions déjà en grande partie suite aux différents stockages lors des projets précédents), le travail de traçage put commencer. » La construction : Suite du traçage sur le sol et démarrage du chantier proprement dit avec une initiation au maniement des outils de pliage des barres en fer. Il fallait d’abord mettre tout le monde d’accord sur l’image forte qui se dégagerait. Il fallait une tête qui ne soit pas statique. Donner du mouvement aux quelques éléments qui le permettaient et principalement aux oreilles.

Une initiation à la soudure fut aussi importante et prit un bon moment, la majeure partie des stagiaires découvrant le maniement d’un poste à souder. Des groupes de stagiaires se mirent au travail, les uns initiant les autres, supervisés par l’artiste-formateur, garant de coordination du travail. Il fallut ensuite accrocher le grillage qui retiendra le béton. Technique bien connue des artisans-coffreurs mais tout à fait nouvelle pour les stagiaires. Il y eut ensuite tout le travail des mélanges pour arriver à un béton ni trop liquide, ni trop sec…pour remplir les espaces grillagés.

L’expérimentation de techniques : travail de préparation à l’habillage de la construction. Parallèlement à ce travail monumental, un autre groupe se mit en recherche d’expérimentation de nouvelles techniques. Ce travail préparatoire à l’étape d’habillage de la structure porcherie, orienta 3 stagiaires vers des techniques moulages. Un travail particulier a été mené sur les empreintes d’insectes. Durant cette semaine, plusieurs techniques ont été expérimentées. Des essais ont été réalisés en silicone, en plomb, en plâtre, en résine d’inclusion.

Dans le même temps, un travail approfondi a eu lieu avec des éléments naturels et plus particulièrement avec des écorces de bouleaux. Enfin, une réflexion sur la mosaïque a pris une bonne partie de la seconde moitié de la formation. (dessins réalisés par les enfants) L’objectif de ce travail étant d’éprouver des techniques qui seront réutilisées durant les périodes d’animation avec les enfants.